Opinion :: Maxwell Ndju’u Mfula parle de  » la réussite du thème 2022 de la Journée Mondiale de l’environnement conditionnée par le respect des engagements pris lors des conférences des parties »

Qu’est ce qui justifie le renouvellement du thème Une Seule Santé en cette année 2022 ?

Instituée en 1972 par l’Organisation des Nations Unies, la Journée Mondiale de l’Environnement est célébrée chaque cinq du mois de juin sous un thème fédérateur. L’Edition, de cette année 2022 appelée Stockholm+50 se célèbre une fois encore sous le thème « Une Seule Terre » comme en 1974. Certains protagonistes, impliqués dans les activités de promotion de l’environnement estiment qu’une telle reprise relèverait du manque d’inspiration de la part de ceux qui l’ont adopté. Cependant, les sources dignes de foi renseignent que la répétition est la mère des sciences, et qu’il est plus qu’impérieux de considérer la Terre comme un village où chacun doit poser des gestes nobles pour la préserver.

En effet, tous les pays du monde sont engagés dans la course vers le développement qui provoque l’érosion de la biodiversité, la pollution marine et l’augmentation de la température avec pour résultante les changements climatiques. Bien que chaque pays jouisse d’une autonomie en matière de développement, il faut tout de même que ce dernier soit durable. Pour rappel, un geste nocif posé contre l’environnement à un point X peut entrainer des conséquences à un point Y situé à des milliers de kilomètres.

Le thème 2022, un jeu de dupe ?

Le monde entier possède deux grands bassins forestiers naturels, les Bassins de l’Amazonie et du Congo, refermant des pays considérés comme pauvres et faibles au regard de leur niveau de développement. Ainsi, compte tenu du rôle de régulateur de ces écosystèmes, ils sont au centre de toutes les attentions et des initiatives proposées sans une véritable prise en compte des populations locales ou des pays. Cependant, un vieux dicton dit « ce que vous faites sans nous est contre nous ». Alors, les thèmes qui sont arrêtés pour la gestion durable doivent tenir compte des réalités de ces écosystèmes naturels. De même, compte tenu du fait que ces pays se sont lancés dans l’ascension vers l’émergence, avec un rétrécissement des poumons important du monde, certains manifestants à la cause environnementale pensent que les thèmes sont choisis pour empêcher le développement des pays dits pauvres. Cette assertion reste non justifiée pour les laudateurs, car chaque pays a un droit absolu pour se développer avec la prise en compte de la durabilité. Donc ces thèmes, malgré la non ou la faible implication des pays détenteurs des massifs forestiers naturels lors de leur adoption, restent interpellateurs et celui de cette année l’est davantage et ne saurait être un jeu de dupe. Chacun, où il se trouve, doit prendre conscience de ce que son acte négatif posé peut avoir des conséquences non négligeables sur l’ensemble de la planète.

Exploitation anarchique d’une forêt

Comment le Cameroun considère-t-il le concept « Une Seule Terre » ?

Le Cameroun pays membre du Bassin du Congo, avec 46% de son territoire couvert par les forêts est enclin à la mise en œuvre du développement durable.

En effet la loi N°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972, modifiée et complétée par la loi N°2008/001 du 14 avril 2008, met un point d’honneur au développement durable avec d’une part l’exploitation des ressources naturelles et d’autre part la garantie d’un environnement sain à ses populations. De même, dans sa course vers l’émergence fixée à l’horizon 2035, il implémente des stratégies à l’instar de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 fondées sur le Développement durable. Ainsi, de par ces actions fortes, le Cameroun a pris un ensemble de mesures qui lui permettent d’implémenter le concept « Une seule Terre ».

Quelle est l’efficacité du concept « Une Seule Terre ?

Une fois que les lois et les stratégies nationales sont adoptées, il faut les implémenter. Mais, parfois, il est constaté une faible adhésion des parties prenantes et un manque des ressources, causant des lenteurs à la réussite.

En effet, la mise en œuvre d’un engagement est conditionnée par la volonté et la disponibilité des ressources. Ainsi, lorsque des engagements sont pris au niveau international en terme de mobilisation des ressources pour opérationnaliser un ensemble de dispositions, il faut véritablement les concrétiser. La simple volonté des Etats à définir les politiques publiques en la matière ne suffit pas. Il faudrait également que ceux qui polluent ou qui l’ont déjà fait, payent comme le prévoit le principe « pollueur-payeur« . Mais, au regard du non-paiement ou de la faible mobilisation des ressources par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et de leur orientation vers les pays détenteurs des poumons mondiaux, ces ambitions resteront des leurres.

Ainsi, comme le concept « Une Seule Terre » renvoie à la promotion du développement durable, sa réussite est conditionnée par le respect des engagements pris par la Communauté internationale lors des grand-messes que sont les CoP.

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