Cameroun :: Mines :: Le mercure et le cyanure interdits dans le traitement de l’or dans les cours d’eau

La décision du ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt) est effective depuis le 28 Août 2019. Elle concerne également d’autres minerais, d’après le document. L’environnement est fortement menacée.

Les activités d’exploitation minières artisanales semi-mécanisées sur les lits des cours d’eau par l’usage des moyens mécaniques de quelque nature que ce soit, sont désormais frappées d’interdiction par Gabriel Dodo Ndoke, le ministre des mines, de l’industrie et du développement technologiques. « Est par ailleurs interdit l’usage ou le déversement dans les cours d’eau de produits chimiques ou nocifs pour le traitement des minerais notamment le mercure et le cyanure », indique le document. Le ministère annonce en outre des poursuites judiciaires à l’endroit des contrevenants.

Le cyanure

Le cyanure de sodium en particulier est très utilisé dans l’exploitation de l’or à cause de son efficacité. Il réagit avec l’eau et se décompose en donnant un gaz très inflammable et très toxique. Le cyanure peut provoquer une puissante explosion qui présente une grande toxicité par inhalation. Transformé en gaz, il se répand dans l’atmosphère environnant. Par la suite, il réagit avec l’humidité de l’air et les pluies pour retomber à terre, entraînant une pollution de l’eau et des sols.

^{Entre deux univers}

Selon les experts de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS ), dans l’eau, la biodégradation peut-être plus rapide. Par une inhibition de la respiration cellulaire,  » il affecte de manière uniforme tout l’environnement, aussi bien les bactéries que les algues ou les organismes cellulaires complexes » (faune et flore). Bien plus, « si de grandes quantités ont été répandues dans l’environnement, on va rapidement observer un déséquilibre des écosystèmes, car ses effets se voient rapidement ».

Le mercure

^{Environnement maltraité}

Une consommation du mercure à trop haute dose peut causer des affections neurologiques, des maladies auto-immunes ou encore des malformations congénitales. On pourrait assister à l’érection des maladies respiratoires (la toux, pneumonie, angine…) du fait de l’inhalation de la poussière. Selon l’INERIS, « Les orpailleurs sont entre autres exposés à des problèmes de coordination musculaire, de perte de mémoire, de tremblements des membres, d’hallucinations. Des cas de brûlures ont été enregistrées chez les miniers artisanaux travaillant à mains nues.

L’exploitation du mercure affecte directement l’environnement en polluant les sols, les eaux. A cela s’ajoute l’inhalation de gaz par les utilisateurs et leur voisinage.

Les résultats de la recherche indiquent qu’il est possible de se passer du mercure et du cyanure dans l’orpaillage ou d’en restreindre sensiblement l’usage. Des travaux sont actuellement menés afin d’utiliser le sucre comme produit de substitution en lieu et place de ces deux produits chimiques.

Au Cameroun

Les régions du Cameroun principalement concernés par l’activité aurifère, qui connaît également une montée en puissance, sont particulièrement l’Est, le Centre (Eseka) et le Sud. Entre 40% et 70% des sols sont exploitées, ceci pour une contribution mitigée à l’économie nationale.

Selon le Centre pour l’environnement et le développement (CED), 5 titres d’exploitation ont été délivrés dans le secteur minier qui demeure en outre embryonnaire. Inscrit dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), le secteur est porteur de promesses.

Depuis 2005, le Cameroun est membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Hervé Ndombong